Edimbourg - Londres Du 31 Juillet au 2 Août - 0 km (Total : 1940 km)
Après s'être fait guidés dans Édimbourg jusqu'à la gare, nous cherchons le chemin qui, nous ne le savons pas encore, va nous mener vers le confort et le luxe de notre dernière nuit en Ecosse. Nous circulons donc dans les rues pavées d'Edimbourg en demandant notre chemin à maintes reprises, malgré une carte d'Edimbourg en mains.
Nous arrivons enfin devant la porte jaune, chez Jane et John, nous venons de donner le dernier de ces nombreux coups de pédale qui nous ont mené chaque jour nous reposer loin de la veille. La porte s'ouvre, l'intimité de la vie écossaise avec elle. John nous conduit jusque Jane. Ils nous offrent une tasse de thé, accompagnée de biscuits mais surtout ils nous offrent de la compagnie ! Et quelle compagnie !
Jane est chanteuse de Jazz, John est avocat à la retraite. C'est ainsi qu'ils ont pu depuis plus de 20 ans voyager à vélo trois mois par an. Nous retrouvons cette soif de voyage qui nous est si chère. Pendant que Jane nous comble de sucreries, John nous dévoile sa collection de cartes postales « vélistiques ». Nous prenons ensuite l’ascenseur pour accéder à l'appartement qui nous est réservé cette nuit. En effet, le couple est propriétaire de l'immeuble entier, il loue donc un appartement à cinq jeunes étudiants, mais ce premier aout les étudiants sont en vacances ! A nous l'appartement !
Une fois propres, nous retournons auprès de nos hôtes pour prendre le repas du soir. Une dernière fois nous goutons la cuisine écossaise. Une fois encore nous sommes comblés. Une fois encore le légendaire accueil écossais ne ment pas. Pendant le repas, Jane nous montre les carnets de routes de leur voyages à vélo. Dedans on y trouve des récits, des anecdotes, des dessins à la craie grasse. Je les trouve magnifiques. Flo a pris l'habitude de questionner les gens que l'on rencontrait sur l'indépendance écossaise. Il n'y manque pas non plus cette fois-ci.
Nous étions partie dans un pays anglophone dans le but d'améliorer notre anglais, c'est chose faite. Les progrès ont surtout été visibles après la semaine dans la ferme. Aujourd'hui à Édimbourg, nous sommes suffisamment à l'aise pour nous exprimer sur un sujet politique. Tellement de rencontres qui nous resteront chères !
Le lendemain, je me réveille tôt, impossible de rester sur place sachant que c'est le dernier jour que je passerai sur le sol écossais. Je descends donc au premier étage de « notre » appartement qui correspond au deuxième étage de l'immeuble, j'écoute le CD de Jazz enregistré par Jane tout en sortant le linge tout propre. Incroyable ce que l'odeur si artificielle de lessive peut être agréable !
Le programme du jour est chargé : visite d’Édimbourg en 2 heures. A vos marques, prêts, partez ! Euh... faux départ : la roue de mon vélo est crevée ! En un mois de vélo, un peu moins de 2000 km parcourus et une seule crevaison ! Je m'en doutais déjà la veille, je sentais que ma roue s'énervait face au martèlement répété des pavés.
C'est aujourd'hui la première fois que Florian et moi nous nous séparons. En effet, nous n'avons pas envie de voir les mêmes choses. Alors comment visiter Edimbourg en 2 heures ? La réponse que j'ai trouvé : j'y reviendrai ! Edimbourg, c'est un fossile de l'époque médiévale, avec un château surplombant la ville. C'est aussi de petites ruelles qui se croisent, se mêlent, se retrouvent puis se perdent. Je cherche une flasque de Whisky pour offrir mais, pour faute d'alcoolisme, la vente d'alcool est interdite avant midi.
Quelle heure est-il ? Ca va encore un quart d'heure, j'ai le temps d'entrer dans le jardin botanique, de faire le tour et de ressortir; sur la route je croise un français, un vosgien en plus ! Eh oui c'est Florian qui voulait lui aussi finir la visite d'Edimbourg par le jardin botanique. Malheureusement, nous mettons plus de temps que prévu et nous avons juste le temps d'apercevoir l'entrée. Allez, il est temps pour nous de dire au revoir à Jane et John, de les remercier et de sauter dans le train pour Londres.
Ce trajet en train marque concrètement pour nous la fin de notre voyage. Une sensation étrange m'envahit. Je suis pressé de rentrer chez moi, de partager cette expérience mais en même temps c'est comme une petite étape de ma vie qui se termine. Douce mélancolie. Depuis quelques temps j'ai en tête de nouveaux voyages, proches ou lointains.
Arrivés à Londres, on se dirige immédiatement vers la maison de correspondant de Florian, Quincy. Lui est en vacances avec sa copine, il rentre dans la nuit, mais ses parents se font une joie de nous accueillir.
Pour le lendemain, il a été convenu que Quincy nous rejoindrait à la cathédrale saint-Paul vers midi, ainsi nous ne perdons pas une miette de Londres et lui peut se reposer. Nous nous trimballons donc dans Londres, nos vélos ne verront pas la city, le musée de Londres, le Parlement... J'avais déjà rencontré Quincy lorsqu'il était venu en France, nous étions en seconde à Epinal. Il a passé une semaine à l'internat. Il se souvient de moi et chose surprenante, après quelques années écoulées sans nouvelles entre Florian et Quincy, ils discutent comme de vieux amis qui se seraient vu la veille. C'est autre chose de visiter une ville en compagnie d'un local que de la visiter en « touristes ». Quincy nous raconte son histoire de Londres, non celle que l'on peut trouver dans un livre d'histoire mais celle que, lui, il a vécu. Nous marchons en discutant toute la journée, c'est ainsi que j'aime les villes : regarder les milliers de visages, imaginer les vies de ces hommes et femmes. En fin de journée, nos pieds nous font signe qu'il est temps de rentrer.
Après diner, le père de Quincy, nous propose une visite de Londres en voiture. Impossible de refuser cette balade nocturne. Il nous emmène à ses endroits favoris, il aime modifier, améliorer son circuit au fur et à mesure des visites. Il nous montre un graffiti de Banksy mis sous cadre, Beverly Hills, la city... Pour finir, nous goutons sept bières différentes dans un pub au centre de la city, ma préférée sera une bière au miel. Enfin nous rentrons, par le London bridge, la tête par le toit ouvrant, vue splendide. Combien d'images garderai-je de ce mois, combien de visages me souviendrai-je ?
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