Fionnphort (Isle of Mull part. I) - du 12 au 14 juillet - 0km (Total: 753km)
Peu avant d'arriver à la ferme, Flo constate : « Le ciel est gris, mais gris moins foncé ! ». Voilà comment l'on pourrait résumer la météo : à des teintes différentes de gris. Nos hôtes nous présentent notre logis : une maison ronde, couverte par un toit végétalisé et s'appuyant sur un rocher d'un côté. L'intérieur est magnifique bien qu'encore en chantier. Le poêle à bois vient se reposer sur le caillou intérieur, permettant de stocker la chaleur. Nos lits viennent d'y être emmenés.
Ce soir, nous dinons avec nos hôtes, Nigel et Rosie. Au menu : du riz ! Je vois encore le sourire de Flo lorsqu'il s'aperçoit que tous les gens qui nous accueillent nous cuisine du riz, notre repas quasi quotidien ! On s'entend tout de suite bien ! Je me suis tout de suite senti bien chez eux et avec eux. Rosie nous questionne sur nos études. La Biologie que je pratique, nous permet d'être de cueillette lorsque c'est nécessaire. En fait, Rosie sachant que je porte beaucoup d'intérêt aux plantes, souhaite m'apprendre plein de choses.
Lundi 12 Juillet,petite pluie au réveil mais qui laisse place à une magnifique journée ! Depuis le départ, je n'espérais pas voir le soleil aussi longtemps. Nous pensions avoir un peu froid dans la « roundhouse » puisque l'isolation en laine n'est que commencée, mais avec les sacs et les couvertures, c'était très bien.
Le matin, Rosie nous a demandé de cueillir des petits pois ainsi que des groseilles. Elle nous montre comment il faut faire, certains « mange-tout » doivent être pris avec la queue du pois, d'autres non. En Écosse, beaucoup de légumes sont appelées par leur nom en français, conséquence de la réputation française culinaire ?
Durant la matinée, Rosie a fait tout un tas de choses, elle devait rafistoler un morceau de grillage pour éviter que les oiseaux ne mangent les cassis et les groseilles, elle cueille, elle me montre toutes sortes de plantes car la veille,elle nous a demandé si on s'intéressait aux plantes... Les gens avec une telle dynamique sont rares !
L'après-midi, nous coupons des fougères avec Mike et Eliott. Pour cela, plusieurs outils : faux, serpes,râteaux ,fourches et... une machette ! A tour de rôle, on utilise un outil puis on se le repasse. Le but étant d'enlever toutes les fougères présentes sur les terrains où iront paître les montons. La faux est fatigante mais quel plaisir de voir à quelle vitesse on avance, la serpe est utilisée pour les endroits délicats (pentes, zones rocheuses...) afin de ne pas abimer la faux. Et la machette, on l'utilise pour jouer à Indiana Jones, elle défoule mais n'est pas très efficace. Quant aux râteaux et aux fourches, ils permettent de ramasser les fougères pour les mettre dans la remorque du quad.
Mike et Elliot semblent conduire cet engin depuis des lustres, je demande à Eliott où il a appris à s'en servir :
« Ici, il y a une semaine, la première fois j'ai cassé un truc. Tu veux essayer ? -Euh... je ne sais pas du tout le conduire... mais si tu m'apprends, pourquoi pas.
-Tu verras, c'est facile.»
En fin d'après-midi, Rosie nous apprend à faire du pain. On est quatre à apprendre, alors on décide de faire chacun un pain différent par la forme et les proportions en farines. Le point délicat est le pétrissage, cela aucun n'a vraiment réussi.
Le soir, on mange tous ensemble, Rosie, Nigel, Janet, Eliott, Mike, Suzanne et nous. Le repas est grandiose tant du côté de la beauté de la nourriture que de l'ambiance. En fait, ce diner est à l'occasion du départ de Suzanne, une wwoofeuse belge. Malheureusement, on n'a pas eu le temps de la connaître, on le regrette, le peu que l'on connait d'elle nous laissera des beaux souvenirs !
A la fin du repas, Suzanne offre un poème accompagné d'un cadeau, pour tous. La réaction de tous était belle à voir. Bien entendu, Suzanne n'a pas eu l'hypocrisie de nous écrire de poème et cela n'a fait que renforcer la sympathie que j'ai pour elle. Après cela, nous sommes sorti contempler le coucher de soleil,le second de notre voyage !
Mardi 13, Ce matin, on goute les quatre pains, difficile de choisir le meilleur. Ensuite, on continue de couper les fougères, même technique qu'hier. Celles coupées la veille, sont sèches, brunes et c'est en voyant cela que l'on voit vraiment le travail effectué.
Par contre l'après-midi, Nigel nous accompagne dans un terrain où les fougères doivent être arrachées.
« On coupe les fougères durant trois ans, et ensuite on les arrache à la main pour les affaiblir le plus possible. Et seulement après, les moutons peuvent brouter. En fait, ils ne mangent que ce qui est inférieur à 2 cm. »
En arrivant dans le champ, je me dis que même à cinq, nous ne pourrons pas tout nettoyer en une petit après-midi, mais si, en plus c'est agréable de travailler avec notre hôte qui nous propose d'aller pêcher ce soir si le temps le permet.
Promesse tenue, après dîner, nous prenons les « lifejackets »(gilets de sauvetage) et on embarque sur le petit bateau de pêche. Le ciel est couvert mais à l'horizon, on admire les lueurs orangées. Il y a trois lignes que l'on tient de la main, tout en laissant le bateau dériver. Au loin, on aperçoit une silhouette étrange, on se demande si ce ne sont pas des nageurs, des oiseaux... En fait ce n'est qu'un bidon de pétrole flottant. Il n'y a que Mike qui a attrapé un poisson, un maquereau mais personne n'a été déçu . On entend un soufflement dans notre dos, on se retourne les cinq d'un même mouvement et on aperçoit une nageoire, puis deux, trois et quatre ! Un groupe de dauphin est là, devant nous, à moins de 10 mètres du bateau, quel spectacle ! Les appareils photos ont du boulot !
En revenant sur la terre ferme, nous contemplons le troisième coucher de soleil qui joue avec les oiseaux perchés sur un rocher. Nigel rappelle à Mike quelques gestes pour accoster, car une autre partie de pêche est déjà prévue.
Le jour suivant,mercredi, nous arrachons de l'ail que nous nettoyons ensuite. Rosie les mettra en vente dans son shop. Puis l'après-midi, nous continuons notre coupe de fougère avec nos deux compères Mike et Eliott. En amenant les fougères sèches près de la maison, Nigel nous demande de venir l'aider.
En fait il faut rentrer les moutons pour la tonte, ils doivent être secs. Quel méli-mélo : Rosie les appâte avec des petits biscuits puis nous, nous devons écarter les bras de manière à faire de notre corps une barrière, puis nous les forçons à entrer dans leur abris en se rapprochant progressivement d'eux. Les mâles ont deux paires de cornes, une courbée faisant une protection latérale et une autre, droite qui pointe vers le devant. Cela paraît tellement simple, mais il faut tenir compte du toit vegetalisé de la roundhouse. Les moutons s'échappent par ce toit puisqu'il n'est pas très haut. Après être allé les rechercher puis bloquer l'accès au toit, ils font tomber une barrière puis s'échappent à nouveau... On comprend mieux l'effet mouton : dès que l'un d'entre eux fait quoi que ce soit, tous suivent. C'est pratique pour les parquer, puisqu'il suffit d'un petit nombre qui entre pour que le troupeau entier suive.
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