Le tour d\'Écosse à vélo

Le tour d\'Écosse à vélo

Paris – Strathyre Du 02 au 06 juillet - 420km (Total : 420km)

     Vendredi 02 Juillet, à Paris, gare du Nord, j'attends impatiemment Flo devant les panneaux d'affichage. En attendant je regarde deux randonneurs ranger leur vélo dans une housse pour le transport en train, on a hésité à faire la même chose, finalement en les observant, je me dis qu'on a bien fait... ça ne semble vraiment pas facile !

     Quelques minutes plus tard, les vélos sont dans le train, et nous déjà pressés d'être sur le sol Britannique. Durant le voyage en train, ce sont les questions telles que:

« T'as les démonte-pneu ? T'as pensé aux pass pour le train ? » qui flottent en nous.

A Calais, un jeune Grenoblois croise notre chemin, il a décidé de descendre la côte Nord en vélo. On se regarde, on remarque ce qu'il a sur le vélo, ses astuces pour tout attacher... Pour aller au port, on se perd, se retrouve, se reperd... et ainsi de suite.

         Ouf, ca y est, on est dans la file pour passer la première étape : la douane. Le douanier anglais nous demande nos passeports alors qu'en Union Européenne, une simple carte d'identité suffit. Celle de Flo passe, la mienne... Le douanier ne semble pas apprécier les cornes menaçantes qui recouvrent les coins de ma carte. Il me montre ma photo faite à mes 9 ans :

« Qui me dit que c'est votre carte ? Donnez-moi votre passeport !

-Désolé, je n'en ai pas, dis-je en tendant ma carte 12-25 pour lui montrer une autre photo sur laquelle j'ai les cheveux longs

-C'est votre sœur sur celle-ci ? Tirez vos cheveux en arrière ! C'est moi qui décide si vous passez la frontière ou non ! »

J'exécute, je crois rêver, on est en Europe ? Finalement il nous laisse continuer, nous croyons qu'il est 18h44 (le départ du ferry étant à 18h50).

Après cette désillusion, on demande à la caissière du ferry si on a encore le temps d'embarquer et sûre d'elle, elle nous répond :  « Oui oui sans problème, attendez voie 2 »

Une fois sur celle-ci, on attend impatiemment que quelqu'un vienne nous chercher, des touristes anglais arrivent, on leur demande s'ils embarquent à 18h50 et eux : « Oui mais vous inquiétez pas, c'est dans une heure. » Euh... Coup d'œil sur le compteur qui fait office de montre : 17h50. On était persuadé qu'il était une heure plus tard !

         Le soleil français nous embrasse une dernière fois avant le départ, tandis que la pluie est là pour nous accueillir à Douvres. Mais non, mais non, les clichés sont faux... On admire malgré la pluie les fameuses falaises blanches de Douvres. Avant de chercher où camper, on repère la gare pour demain. Puis on se décide pour une pelouse(comme savent les faire les Anglais) dans un parc public, on est très prudent, on éteint les lampes au moindre bruit...

 

         Le lendemain, nous sommes sur le quai à 6h42 pour prendre le train à 6h44 et on ne voit rien qui indique où mettre les vélos, on demande au contrôleur qui nous dit de nous dépêcher... Arrivés à Londres, c'est la même galère pour les vélos, mais en plus il nous faut des réservations pour les vélos, alors je cours en chercher, j'ai 10 minutes. La caissière me révèle : « Des réservations 6 minutes avant le départ, je n'en ai jamais fait! »

      Depuis le train, on observe les paysages évoluer, ils se font plus vallonnés, plus montagneux. On sort enfin du train à Carlisle, on y découvre un avant goût de l'Écosse : nous mangeons avec nos pull et veste alors que dans une rivière juste à côté des enfants se baignent.

Durant l'après-midi, on donne nos premiers coups de pédales en territoire écossais. Et le soir, proches d'une 2x2 voies, nous sommes contraints de chercher rapidement un endroit où camper :

« C'est à vous le champ de l'autre côté de la route ?

-Non

-On peut camper là pour la nuit ?

-Oui, oui mais pas dans ma pelouse. »

 

 

     Le vent et la pluie nous bercent toute la nuit, au matin on profite d'une vieille ferme abandonnée pour ranger nos affaires à l'abri. Toute la journée, nous roulons lentement, le vent ne faiblit pas. On traverse en partie le Galloway Forest Parc

A midi, on n'a rien à manger et il n'y a aucun shop en vue, alors on demande à une dame (qui se révèlera être australienne) un peu de pain. En fin de journée, même problème qu'hier : on se retrouve sur des axes de circulation importants peu propices au camping, alors on tourne un peu dans la ville de Ayr pour chercher le moindre recoin. Où ? Terrain de golf ? Pelouse privée ? On se décide finalement pour un terrain de rugby en plein campus universitaire.

 

 

     C'est les vacances, pas d'étudiants mais du personnel. En fait on est réveillée par un mec de l'entretien :

« Vous n'avez pas le droit de camper là, c'est un campus, nous explique-t-il calmement

-Désolé, on était coincés hier

-Vous ne restiez que cette nuit ?

-Oui

-OK alors c'est bon, bonne journée »

         A midi, on s'abrite le temps de manger dans un arrêt de bus, non loin de Glasgow, on essaie d'appeler Mandy, une amie de la mère d'un copain, Thibault. En effet, Mandy avait accepté de nous héberger chez elle à Glasgow. On appelle Thibault qui nous dit que Mandy n'est pas chez elle en ce moment, (on apprendra plus tard qu'on aurait tout de même pu y aller car son compagnon était à Glasgow)

      Un automobiliste nous klaxonne, on croit qu'il n'est pas content comme beaucoup, puis il nous fait signe de nous arrêter. En fait, il souhaitait juste nous mettre en garde car « En Grande-Bretagne, les automobilistes se fichent des cyclistes », il nous indique aussi une piste cyclable pour aller à Glasgow.

     A Lochwinnoch, on trouve une bibliothèque, on utilise www.warmshowers.org pour trouver un hôte à Glasgow, on appelle mais personne ne peut ce soir. Flo appelle Georges qui habite a peu près où l'on espère être le lendemain, et pendant ce temps, un vieil homme vient me voir :

« Vous venez d'où ? Vous allez où ?...Vous savez il y a un camping à 4 ou 5 km en haut de la colline .» Flo raccroche, il sourit, ca doit être bon pour demain, j'écoute en même temps la fin des indications pour le camping.

     On réfléchit à l'idée du camping, car l'idée de devoir dépenser de l'argent pour dormir nous embête. On va voir quelques champs qui semblent bien mais aucun ne va, dans le dernier celui qui nous plait le plus, on commence à se poser quand on voit qu'il y a des taureaux qui nous tiennent compagnie.

      D'accord on ira dans le camping, il nous semble fermé, tant pis on verra demain si la réception est ouverte. On s'installe, on se lave (Flo a une douche chaude et moi une froide), on mange dans la tente, on a enfin rencontré les midges. Tout cela en pensant être seuls, puis je sors et je vois un mec sortir d'une cabane de location. Quand je dis « Hello », Flo ne me croit pas et continue à faire le con, en effet nous rigolons stupidement depuis un long moment du fait de la fatigue. Pauvre campeur, il a du avoir peur en nous entendant.

 

 

 

     Au moment de partir, des gens familiers du camping sont arrivés, on a donc pu payer, environ 8 euros. On prend la piste cyclable qu'on nous a indiqué la veille jusque Glasgow, chouette piste dans la végétation. Arrivés dans la banlieue de la ville, on se perd, on fait demi-tour... Flo aperçoit une cycliste, alors il accélère pour la rattraper, elle se retourne et fait de même en prenant un air complètement effrayé, je ris intérieurement, le prend-t-elle pour un pervers? Elle finit quand même par s'arrêter, elle nous explique et roule un peu avec nous car nous devons aller dans la même direction.

      Après avoir fuit la course folle de la circulation entrante, on prend des « petites » rues. On se promène, on voit quelques beaux bâtiments, quelques belles avenues. Notre plus belle surprise, c'est la vue d'un vélo magnifique d'un randonneur, et Flo de s'exclamer : « Eh bien, il a dû voir du pays ! » Bien chargé, une petite plume vers le guidon, sûrement pour se sentir léger. Une petite plante dans le panier à l'avant, le vélo est complètement décoré par du tissu, des perles... c'est le plus beau vélo que je n'ai jamais vu. On souhaite attendre son propriétaire qui est probablement dans le musée d'art voisin. Mais après une vingtaine de minutes, on désespère de plus on est attendu pour 19 heures à Strathyre et il nous reste une distance importante à parcourir. On lui laisse un mot en Anglais dans son panier pour lui partager l'impression provoquée par son vélo, on lui laisse notre adresse en lui demandant de nous envoyer une carte postale. On y a longtemps repensé à ce petit mot, on ne s'attend pas vraiment à avoir de réponse. Mais Flo de retour chez lui a eu une surprise, la carte tant attendue est arrivée :

« Salut et merci pour le joli message sur mon vélo à Glasgow. Je suis Michael d'Allemagne, pédalant depuis presque un an sur cette belle planète. La nouvelle pièce sur mon vélo est une hélice à l'avant. Elle me fait aller un petit peu plus vite, peut-être ! C'est un grand plaisir de rencontrer des gens comme vous. Salutation à toi et ton ami ! Appréciez votre temps ! »

Il nous a aussi laissé son adresse mail.

     Finalement Glasgow ne valait pas vraiment la peine d'être vue, très peu de vieux bâtiments, l'architecture n'est pas remarquable, la ville n'est pas vraiment harmonieuse, le ciel était gris.

On reprend la piste cyclable pour aller admirer le Loch Lommond, plus grand loch de Grande-Bretagne (le Loch Ness est le plus long et non le plus grand). Sur la piste cyclable, un jeune nous devance, on le rattrape, on se trompe de chemin, il repasse devant nous, on le rattrape... il connait la route, on est plus rapide, ca dure un bon moment ! C'est rigolo, ca permet de supporter la monotonie de la piste cyclable, au final il fait demi-tour et nous salue d'un grand sourire !

     Arrivé au fameux loch, on achète des cartes postales et deux petits drapeaux écossais que l'on colle immédiatement sur nos vélos. On demande aussi à l'office de tourisme, le meilleur chemin pour se rendre à Strathyre. Cette route nous fait passer par les Trossachs, un massif montagneux magnifique alors qu'on arrive à peine à voir le loch Lommond car des arbres le cache toujours, de toute façon il pleut. Les derniers km se font sur une piste en terre sur le bord d'un loch, qui serait très agréable sans toute cette pluie qui nous trempe complétement. Après une dernière montée très raide, on arrive au point de rendez-vous, Georges arrive peu après.



22/08/2010
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